Eglise Saint-Jean Baptiste de La Bazoche-Gouet

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L’église Saint-Jean-Baptiste de la Bazoche-Gouet est mentionnée dès 1144 dans une charte de monastère. Sa construction se rapporte à deux époques distinctes: XIIIème et XVIIème siècle. Sa longueur à l’intérieur, est de 36 mètres environ; sa largeur, du portail sud à l’extrémité de la chapelle de la Vierge, est de 20 mètres environ.

Visite des extérieurs.

La façade Ouest, celle qui regarde la place publique, est la plus ancienne et n’offre rien de remarquable; ce n’est à proprement parler, que le pignon de l’édifice. La principale porte d’entrée, de forme ogivale, sans aucun motif décoratif, est percée dans cette façade. Au-dessus se trouve une petite fenêtre à plein cintre qui éclaire la tribune à l’intérieur. Les contreforts, au nombre de quatre, sont en grison, ainsi que la baie de la fenêtre supérieure. Cette partie peut être attribuée au XIIIème siècle, à cause du grison, fort employé à cette époque dans la construction des monuments religieux. En 1700, cette façade possédait encore un chapiteau.

A droite de cette porte, on remarque une porte rectangulaire, arquée aux angles, avec moulures très profondes; cette porte est recouverte d’une sorte de chapiteau surmonté d’une ogive à nombreuses moulures, dont les dernières branches se recourbent pour se réunir au-dessus et former une flèche terminée par un fleuron; la base de cette flèche porte deux feuilles recourbée, au-dessus desquelles sont deux écussons nus. L’ornementation se complète par deux colonnettes encadrant l’ogive et sculptées à leur partie supérieure. Cette porte du XVIIème siècle est aujourd’hui fermée.

La façade sud du XVIIème siècle est percée de 6 fenêtres ogivales, malheureusement de formes et de grandeurs différentes: à baies simples, à baies géminées ou géminées deux à deux, ou baies trilobées. Les premières sont sans ornementation, les autres sont au contraire remarquables sous ce rapport. Des restes de verrières sont encore visibles sur deux d’entre-elles, les plus proches de l’abside. En 1793, de nouveaux iconoclastes brisèrent les vitraux de ces fenêtres qui placées sur la rue, étaient moins à l’abri de leur vandalisme insensé. Une restauration partielle eut lieu en 1807 où l’on crut bon de supprimer les meneaux des fenêtres. En 1880, une seconde restauration, eut lieu.

Le clocher est très élancé; mais sa base est en disproportion avec la tour qui le reçoit, ce qui paraîtrait donner raison à la tradition, d’après laquelle le clocher de l’église de La Bazoche était destiné à l’église d’Yèvres, et réciproquement. Chacun des quatre angles de la tour est garni d’un clocheton, et, l’intérieur renfermant deux cloches.

En 1805, suite à un violent orage, la foudre endommagea la tour et la cloche qui  l’époque était unique. En 1808, on procéda à la fonte de la dite cloche et on en fit deux.

En 1849, nouvelle fonte des deux cloches, celles qui encore aujourd’hui égrainent les heures.

La plus grosse d’un poids de 900kg, est nommée ou baptisée: Rachel-Barbe en 1849. M. l’Abbé Pierre Barbey, étant curé te M. Voisin, Maire.

La 2ème, un peu moins lourde de 400 kg toujours en 1849, est baptisée  Marie-Thérèse avec M. l’Abbé Barbey, curé et un autre Maire, M. Edouard Flosville.

Les 2 cloches sortent des Ateliers Ernest Bollée, fondeurs au Mans.

La tour carrée sur laquelle repose le clocher est construite en maçonnerie avec angles en grison. On accède au clocher, de l’intérieur de l’église, par un des piliers de la tour dans lequel on a pratiqué un escalier de pierre, garni d’une balustrade qui se termine à la naissance de la voûte. A sa partie supérieure, faisant presque face au portail sud, ce pilier est percé d’une baie cintrée avec figurine au sommet de la courbe; au-dessus de cette fenêtre sont des moulures, et, entre les cordons qu’elles forment, est gravée cette inscription: « Inter natos mulierum non surrexit maior Joanne Baptista ». Les angles du pilier sont ornées de figurines soutenant des banderolles sur lesquelles on lit: « Ave gratia plena – Ave regina coelorum ». Le côté regardant le chœur porte la date de 1548.

Pour terminer la description de l’église, citons la tribune, qui occupe la partie inférieure de la nef; elle contient un orgue, acheté de M. Masson, curé de Beaumont-les-Autels, qui l’avait construit. M. Masson prétendait avoir, le premier, découvert le clavier transpositeur

Saint Sébastien En bois polychrome

Le portail de la façade sud est d’une richesse remarquable, il se compose d’une porte à cintre surbaissé, richement sculptée, en pierre dure et, comme celle de la façade Ouest, surmontée de deux branches en accolade terminées par un fleuron de grande dimension, détaché de l’ensemble du portail; une rosace à huit branches et un couronnement à plein cintre, du même dessin que la partie supérieure du portail complètent l’ornementation.

Les contreforts sont façonnés en torsades surmontées de niches aujourd’hui désertes, et se terminent par des lancettes finement ouvragées; deux piliers, de chaque côté du portail, sont travaillés dans le même style et avec délicatesse exquise. En examinant ce portail, on peut regretter la destruction presque complète des magnifiques dentelures qui l’encadraient.

La façade nord n’est pas éclairée, du moins dans la nef.

Visite de l’intérieur.

L’abside est éclairée par quatre fenêtres ogivales, à baies géminées et à doubles arcatures avec médaillon à la partie supérieure. Les verrières qui ornent ces fenêtres sont du XVIème siècle, comme l’indique la date du 22 juin 1541 indiquée sur l’une d’elles. Ces verrières furent restaurées en 1870 par M. Lorin de Chartres qui sut donner à l’ensemble l’harmonie et le cachet particuliers au XVIème siècle.

Ces verrières retracent les diverses scènes de « La Passion ».

La 1ère, du côté gauche de l’abside retrace dans le médaillon, la « Prière aux Oliviers »; les panneaux reproduisent le « Baiser de Judas ». Le médaillon du second vitrail représente « l’Ecce Homo », et les panneaux chacun un sujet distinct: « Jésus devant Pilate et le Crucifiement »; le troisième est consacré à la « Descente de Croix », avec la « Mère de douleur » en médaillon. Cet historique de la Passion du Christ est complété par le médaillon du quatrième vitrail qui représente « la Résurrection ». Les deux panneaux de ce dernier reproduisent une scène de l’histoire de la « Sainte Vierge » et sont d’un autre style que le reste des verrières. On doit attribuer au XVIIème siècle ces deux panneaux, et pour reconstituer ce vitrail dans son état primitif, il faut sans doute lui restituer le cartouche qui orne le bas de la troisième verrière et qui contient les armoiries des Bourbon-Conti, seigneurs de la baronnie de La Bazoche, de 1676 à 1719.Comme on avait inscrit dans le premier vitrail, la date de la restauration (en 1870), on dut, pour établir une certaine harmonie adapter au quatrième vitrail, qui lui fait face, la date du 22 juin 1541 qui rappelle celle de l’édification des trois autres..

La partie inférieure de l’abside est garnie de boiseries dans lesquelles on a ménagé six panneaux laissant la pierre à nu; sur cette pierre on a représenté les « quatre Evangélistes » avec leurs attributs, et les « Apôtres », saint Pierre et saint Paul. Ces peintures, dues à un simple ouvrier du pays, Zacharie Roger-Duval, datent du début des années 1830. Si elles n’ont pas une grande valeur artistique, elles ornent avantageusement cette partie de l’église.

Les quatorze stations du Chemin de la Croix, suspendues aux piliers du chœur et de la nef ont été peintes sur toile par le même ouvrier et son fils.

Les chapelles latérales sont séparées du chœur par des stalles disposées en gradins en deux rangs.

Celle de droite, dédiée à « saint Gourgon », dont l’église possède des reliques obtenues de Rome, n’offre rien de particulier; on a récemment ouvert la fenêtre placée derrière l’autel, pour la décorer d’un vitrail représentant le saint auquel cette chapelle est dédiée.

Aujourd’hui encore début septembre, la Saint Gourgon est toujours fêtée.

La chapelle de gauche dédiée à la « sainte Vierge », a été restaurée en 1873; un beau vitrail, représentant « le couronnement », orne une fenêtre à baie trilobée occupant le fond de la chapelle qui était auparavant bouchée.

La Vierge, assise, reçoit la couronne des mains du Père et du Fils; le Saint-Esprit, sous la forme d’une colombe, orne le médaillon supérieur, et complète ainsi l’image de la Trinité. Un autel en bois, de style moderne, et de plus bel effet, a été édifié l’année suivante.

La voûte de l’abside, celle du chœur et de la nef sont en bardeau, recouvert d’une peinture qui est une appropriation plutôt qu’un ornement.

Il n’en est pas de même des voûtes des chapelles latérales; elles sont toutes deux à arceaux croisés. Dans celle de droite, différentes armoiries étaient sculptées sur les clefs; elles ont été brisées en 1793. La voûte de la chapelle de gauche est d’une construction plus savante; les clefs en sont ornées de cul-de-lampe et de pendentifs restaurés vers 1850, ainsi que la voûte elle-même.

Pratiquement l’ensemble du mobilier à été l’objet d’une campagne de décor néogothique au XIXe siècle.
1.- Fonds baptismaux de style néogothique, pierre (XIXe siècle).
2.- Voûtes d’ogives quadripartites aux clefs de voûte armoriées.
3.- Autel latéral sud : – autel de style néogothique en pierres polychrome orné d’arcades au réseau trilobé et de colonnes à chapiteaux composites (XIXe siècle). tabernacle de style néogothique. – à droite niche néogothique abritant St Fortunat, en pierre polychrome et St Gorgonius, en bois polychrome.
4.- St Sébastien, en bois polychrome.
5.- St Roch, en bois polychrome (XVI’ s.).
6.- Stalles (XIXe siècle)
7.- Vierge de douleur, bois polychrome.
8.- Table de communion en bois séparant le chœur du sanctuaire. Sur les portes sont représentés les symboles eucharistiques.
9.- Ste Barbe, plâtre polychrome.
10.- St jean, bois polychrome.
11.- Maitre Autel : emmarchement en marbre du Languedoc – autel eh pierres de style néogothique décoré de colonnes à chapiteaux composites, de frises ‘finement ciselées, de pinacles ouvragés et d’un dais aux motifs feuillagés (1897).
– au registre inférieur, Mise au tombeau, pierre. – tabernacle orné de colonnettes en marbre, d’un gable aux motifs feuillagés et de pinacles. Sur la porte, oiseaux s’abreuvant dans un calice. Au tympan est représenté l’Agneau pascal. A gauche, St Louis, Le Christ, la Madeleine et la Marie-Madeleine (?). – à droite, la Cène, St Augustin.
12.- Exposé dans une niche néogothique, Sacré Cœur de Jésus, pierre (XIXe siècle).
13.- Vierge à l’enfant, bois polychrome.
14.- St Jean-Baptiste, plâtre polychrome (XIXe s.).
15.- Départ du Chemin de croix, tôle émaillée (1897).
16.- Autel latéral nord : autel en pierres polychrome décoré d’arcades et de pinacles (XIXe siècle). – au registre inférieur gauche, St Çyril. au registre inférieur central, Nativité. au registre inférieur droit, St Isaïe. tabernacle encadré de pinacles et décoré de colonnes à chapiteaux composites couronnées d’un gable aux motifs feuillagés.
17.- Lambris sculptés de panneaux de serviette.
18.- Voûtes quadripartites sur croisées d’ogives ornées de liernes, de tiercerons et de pendentifs. Entre chaque travée, ange présentant des blasons.
19.- Confessionnaux de style néogothique.
20.- Tour en pierre polychrome qui permet d’accéder au clocher. Percée de petites baies et décorée de têtes d’angelots, sur la corniche est sculptée la date d’édification de la tour : 1548.
21.- Christ en Croix sur la poutre de gloire.
22.- Voûte lambrissée en plein cintre. Entrais aux extrémités engoulées d’animaux fantastiques et poinçons apparents.
23.- Chaire à dais ajouré de style néogothique. Sur les panneaux sont sculptés en bas-relief les quatre évangélistes : St Jean, St Mathieu, St Luc et St Marc. Sur l’abat-voix, Colombe du St Esprit.
24.- Banc d’œuvre de style néogothique (XIXe siècle).
25.- Croix de consécration sculptées sur les parois et les colonnes.
26.- Assomption, toile(XIXe siècle).
27.- Baptême du Christ, toile (XVIII, siècle)

VITRAUX

Vitraux du chœur représentant différentes scènes de la Passion. Les vitraux sont ornés de blasons armoriés ainsi que des membres des familles donatrices. Sur le vitrail de-droite est inscrit la date « 1541 » (XVIe siècle, restaurés au XVIIe siècle). Vitraux des bas-côtés nord et sud représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, de la Vierge Marie, des Évangélistes, des Apôtres, des Saints, des Martyrs et du Clergé.